Docu Fiction :Giboire et Bertholom au téléphone
Le Journal de Larmor & Baden s’est procuré l’enregistrement d’un appel téléphonique de M. GIBOIRE à M. BERTHOLOM dans les minutes qui ont suivi le jugement du Tribunal administratif de Rennes. Une conversation qui nous éclaire davantage sur la relation entre les deux hommes. Le document a été formellement authentifié par nos journalistes, mais nous ne dévoilerons évidemment pas nos sources. Ecoutez plutôt :
• Allo, Denis ? Je suis venu te dire que je m’en vais !
« Comment ça Michel ? Tu ne vas tout de même pas nous lâcher comme ça, on a tout fait pour toi !
« Et bien justement, vous n’avez fait que des conneries ! J’ai l’air de quoi maintenant ? Un an que Berder Ensemble me traîne dans la boue et maintenant les tribunaux qui entèrrent mon hôtel ! Je te rappelle que je suis là pour faire du fric moi et là dans ton bled je ne récolte que des emmerdes !
« Mais Michel, on va faire appel ! On ira jusqu'en Europe, et pourquoi pas la Cour internationale de Justice ! On va peut-être gagner !
« Ecoute-moi bien Denis, si ça t’amuse de perdre du temps et de l’argent pour faire un carton dans les urnes c’est ton problème. Ton fric, c’est celui de tes électeurs, t’en fais ce que tu veux. Ton Conseil Municipal ce n’est pas mon Conseil d’administration. J’ai des comptes à rendre à des actionnaires moi, pas à des moutons !
« Rhôôôô Michel, t’es dur avec nous, je te rappelle que j’ai dépêché à ton service mes plus brillants émissaires : Christophe Guyomard puis, à ta demande quand il a commencé à te saouler, Pierre Violo, un brillant entrepreneur, tout comme toi !
« Ah ! Parlons-en de tes chargés de com’ ! Je vois encore Guyomard dans ses pathétiques vidéos se déhancher devant la tour en pleurnichant sur son délabrement. Tu l’as vu la tour maintenant ? T’as pas encore compris ce que j’en ai à foutre de votre p…. de tour ?!
« Oui, je sais Michel mais on avait dit que le « Patrimoine » c’était un élément de langage, c’est dans l’air du temps, ça fait pleurer dans les chaumières…
« Non mais c’est pas possible ! A Larmor vous gobez tout ! C’est comme ton Violo, je le baratine à prétendre replanter « la vigne et les vergers d’autres fois » et lui il déblatère ça dans la presse comme s’il en allait de l’avenir de ton pauvre patelin…
« Et bien justement Michel, le Tribunal s’est prononcé contre le projet d’hôtel mais ne s’est pas opposé à tes velléités potagères. Peut-être pourras-tu tout de même planter tes patates et tes carottes à Berder, ce serait une belle consolation…
« Denis, tu plaisantes là ?!?
« Bah non...
« Bon, Denis, je crois qu’on va arrêter là...
« Oh Michel, nous fais pas ça ! Tu te souviens du bon vieux temps ?! Quand on avait interdit l’accès à Berder pendant 3 mois pour emmerder le monde ? Et puis on avait un secret à nous deux : tu mettais le fric sur la table et nous les élus, on roulait pour toi.
« Oui, généralement ça marche comme ça, mais un secret ça suppose de la discrétion et là tu m’envoies Guyomard et Violo avec leurs gros sabots pour déballer nos petits arrangements sur la place publique. Tu crois pas que si j’avais besoin de commerciaux j’aurais quand même plus sérieux sous la main que tes deux clampins ?
« Bah oui mais Guyomard il était tout content de jouer les meneurs et puis Violo il est déjà en campagne pour les municipales 2026, il a besoin de se faire connaître. On a cru bien faire Michel…
« Le problème avec toi Denis c’est que tu crois toujours bien faire et qu’au final tu fais rien. Ton lotissement au Moulin c’est mort, tes campings c’est mort, ta gare maritime à Gavrinis c’est mort, ton PLU c’est mort, mon hôtel c’est mort. Tu rates tout ce que tu entreprends et moi, grand bétonneur de la Bretagne, je ne peux plus me permettre de fréquenter des loosers comme toi !
« Rhôôôô Michel tu…
« Et puis arrête de m’appeler Michel, tu m’agaces !!!
« Bon d’accord Mich… Euh, Monsieur Giboire… Et que va devenir Berder alors ?
« Je vais vendre au Département, Lappartient en fera ce qu’il voudra !
« Ah ! Mais Lappartient je connais, c’est un copain !
« Et bien parfait ! Tu lui demanderas d’organiser une arrivée d’étape du tour de France sur le gois, vu son état, tout le peloton se cassera la gueule. De toute façon à Berder, tout le monde se casse la gueule. C’qui m’rassure c’est qu’suis pas le premier à m’prendre une gamelle mais toi, tu seras certainement le dernier !
« Mais Mich…
« Tûūût… Tûûû… Tûûūt….
« Ah bah mince, il a raccroché… Je fais quoi maintenant ?...