Éditorial

Manque de transparence publique et corruption des élus.

Manque de transparence publique et corruption des élus, un lien dénoncé par l’Actep Bretagne et relayé par le Journal de larmor et Baden.

Ils vont enquêter sur la corruption et l’argent gaspillé

Delphine VANHAUWAERT, Ouest-France, février 2025.

Gérard Legname et Luc Blangy, respectivement retraités de la magistrature et de la gendarmerie, demandent plus de probité et de transparence publique.

Attribution des marchés, bon usage des subventions... Autant de sujets posant parfois problème, à l’échelle locale. Deux retraités vont se pencher sur la question, afin de tendre vers plus de transparence.

«Pratiquement dans toutes les communes, il y a des problèmes, car des choses ne sont pas claires, il y a un manque de transparence.» Le constat, sévère, est effectué par Gérard Legname, ancien magistrat de Brest (Finistère), essentiellement dans le domaine pénal, et Luc Blangy, gendarme ayant réalisé une partie de sa carrière au sein de brigades de recherches et de renseignements judiciaires en Morbihan et Finistère.

À l’heure de la retraite, ils ont fait le choix de consacrer leur temps à un objectif qui leur tient à cœur : davantage de transparence et d’éthique publique en Bretagne. Ils ont créé l’Actep Bretagne, pour Association citoyenne pour la transparence et l’éthique publique.

« Un vrai problème démocratique »

Avec un collectif composé d’une vingtaine d’actifs et de retraités – des informaticiens, un prof de maths, des fonctionnaires, militaires – ils vont donc se pencher sur la question, après avoir, plusieurs années durant, été sollicités en qualité d’experts dans des associations à la visée similaire. Ils citent un récent sondage Ipsos, selon lequel « plus de 80% des Français pensent que les politiques agissent dans leur intérêt personnel», et «qu’ils sont 63% à juger les élus corrompus».

Pour le président et le secrétaire de l’Actep Bretagne, cela crée «un vrai problème démocratique, une rupture du contrat de confiance entre les Français et ceux qui les représentent», probable cause, selon eux, «de l’abstention électorale».

Concrètement, ces bénévoles se disent prêts «à agir, principalement à partir de signalements d’événements connus par certains, dans le monde politique comme privé» et, si besoin, les faire remonter au niveau judiciaire. Cela afin «d’éviter que l’argent public ne soit gaspillé, et surtout détourné».

Luc Blangy fait un parallèle «entre une situation économique de la France posant beaucoup de questions», et «ces 120 milliards partant on ne sait où (N.D.L.R.: l’estimation du coût annuel de la corruption en France), auxquels s’ajoute la fraude fiscale estimée entre 80 et 100 milliards par an».

Se revendiquant «apartisans», avec pour règle indérogeable «de ne jamais discuter entre nous de nos opinions politiques», ces bénévoles promettent «de s’appuyer sur la force de la preuve», pour démontrer, par exemple, une irrégularité dans l’accès à un marché public.

Pour Luc Blangy, «le problème, c’est ce pouvoir qui est donné, avec une transparence qui n’existe pas, ou très peu. Il n’est pas possible de demander une facture, un justificatif de dépense, dans une commune. Au sein des différentes commissions municipales, vous avez l’impression que c’est déjà joué pour certains dossiers. Mais si on n’a rien à cacher, on doit pouvoir tout montrer».

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