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Berder et le Comte Dillon.
Lecteur assidu du Journal de Larmor et Baden, j’ai remarqué que vos articles faisaient toujours mention d’Arthur Dillon comme étant « le faux comte Dillon », le « comte de pacotille » ou encore dans votre numéro spécial consacré à Berder, le « Comte d’opérette ».
Il serait d’autant plus important de donner vos sources historiques sur ce qui ressemble à une usurpation de titre nobiliaire que la mairie de Larmor Baden a donné récemment comme nom de rue « Comte Dillon » à une rue du centre bourg. Les titres de noblesse exercent toujours une fascination sur les gens dits « du peuple ».
Réponse de la Redaction :
Merci cher lecteur, votre observation est très pertinente :
Nos recherches historiques et en archives apportent la preuve indubitable de ce qu’Arthur Dillon a usurpé son titre nobiliaire, sans doute pour se hisser à hauteur de la vraie duchesse d’Uzès, sa bienfaitrice.
Arthur Dillon est né à Paris le 18 mai 1834 de Pierre Dillon et Marie-Adèle Poidevin. Son père était né à Pont-à-Mousson, et avait exercé la profession de négociant, s’étant marié à Chantilly sur Oise le 16 juin 1832, avec Marie-Adele Poidevin, originaire de la Somme. Son grand-père, Jacques Dillon était teinturier à Pont-à-Mousson.
C’est dans l’acte de décès de sa mère le 10 février 1880 qu’apparaît pour la première fois le titre de Comte faussement attribué à son père Pierre : « décès de Marie Adèle Poidevin , veuve de Pierre Comte Dillon » puis à lui-même avec la mention dans l’acte : « en présence d’Arthur Comte Dillon ».
La suite de l’usurpation du titre nobiliaire n’est plus qu’un jeu d’enfant : Arthur se fera toujours désigner ainsi et à leur arrivée à Larmor Baden, les Dillon seront qualifiés de « Comte » et de « Comtesse »!
Les Dillon vont ensuite soigneusement consolider leur usurpation de titre nobiliaire : ils arborent leurs armoiries sur le portail de l’ile de Berder et sur le fronton de la chapelle, celle des Dillon « originaires d’Irlande » et celle d’une hypothétique famille de Stucklé.
Ainsi, les Dillon se sont inventés une filiation.
Le rattachement à une famille irlandaise dont le titre nobiliaire remonte à 1343 et a été reconnue en France en 1759. Fixés en Guyenne en 1690, les Dillon ont comme armoiries : « d’argent à la fasce d’azur posée sur un lion dressé de gueules, à trois croissants surmontés d’une étoile de même, deux et un ».
Les armoiries du FAUX Comte Dillon sur la chapelle à Berder.
Ainsi, le crime était presque parfait !
Source : Bertrand Frélaut « Histoire singulière d’une île du golfe du Morbihan. ».