Pollution du Golfe : la contre enquête du Journal de Larmor & Baden

Rappelons les faits (voir le Journal de février 2024) :
- le 2 février à 2h00 du matin, Guenaël Riguidel, marin pêcheur à l’Île-aux-Moines, quitte son emplacement à Port Blanc. Il remarque des taches grasses à la surface de l’eau entre l’Île-aux-Moines et la pointe de Port Blanc.
- le même jour, à son retour, il est 6h du matin, les taches avaient augmenté. Il y en avait sur trois milles nautiques, soit presque 6 km, de Creizic à Irus. C’était gras, épais, mousseux avec une odeur de rejet de traitement des eaux.
- le 1 février, la marée est haute à Vannes à 22h49 et à 22h49 à Arradon, à 20h33 à Port Navallo (*).
- le 2 février, la marée est basse à Vannes à 5h32 et à 5h31 à Arradon, à 3h13 à Port Navallo (*).
- donc à 2h du matin à Port Blanc, la marée est descendante. À 6h du matin, la renverse a déjà eu lieu depuis environ 1 heure.

Notre hypothèse :
- si à 2h du matin, à la descendante, la pollution a atteint le passage de Port Blanc, elle devait probablement provenir d’un point entre l’émissaire de Bourgerel (situé sur le môle de Port Blanc) et le nord du Golfe.
- la nappe a du se déplacer avec le courant en descendant pendant 3 heures puis en remontant une petite heure avec un courant très faible au début.

- les sources possibles sont donc les suivantes :
1 – la station de Bourgerel. Mais si la nappe a atteint Irus à 6h, avec un faible courant remontant pendant une heure, cette hypothèse paraît peu réaliste;
2 – la station de Prad Cadic située à Arradon, dont l’émissaire se trouve à la pointe d’Arradon, juste au Nord d’Irus. Cette hypothèse paraît plus réaliste. La pollution démarre de la pointe d’Arradon, atteint Port Blanc à 2h puis continue vers le sud. À 6h, la nappe est étalée par le courant descendant puis remontant entre Creizic et Irus. Dans cette hypothèse, la pollution a démarré vers minuit ou 1h, le temps que la nappe atteigne Port Blanc, elle continue de descendre vers le sud jusque 5h environ puis remonte lentement vers le nord;
3 – Une pompe de relevage située au nord de Port Blanc pourrait aussi être à l’origine de la pollution. Mais la quantité de polluants, en pleine nuit, à une époque non touristique, semble peu réaliste.

Notre hypothèse est donc que la pollution provient de la station de Prad Cadic. Cette station n’est pas équipée d’une lagune en sortie de l’usine de retraitement, ce qui augmente le risque de largage direct.

Quant aux autres hypothèses proposées par le journal Ouest France, elle nous paraissent toutes aussi ridicules que toutes les hypothèses proposées comme sources de la pollution : efflorescence algale, vidangeur, poussée planctonique, rejet de bateau de tourisme, etc ...

(*) d’après la version 6,23 de « Marée », de Christian Guine.