Les bars à huîtres en question ?
Pendant les périodes estivales, on voit fleurir le long du Golfe des bars à huîtres qui proposent à leurs clients toutes sortes de dégustations, allant de leurs huîtres à des produits locaux (voir l'article du Télégramme). Ces bars, installés sur les terre-pleins d'ostréiculteurs, bénéficient d'un emplacement exceptionnel, en bordure de l'eau, avec une vue "imprenable" sur le Golfe. De plus, avec la chaleur ambiante, la fraîcheur du bord de l'eau est la bienvenue.
Pour pouvoir bénéficier de ces emplacements professionnels, situés sur le territoire maritime, les ostréiculteurs achètent une Autorisation d'Occupation Temporaire (AOT) auprès de l'administration. Ces AOT précisent bien l'objet de cette autorisation temporaire : y exercer une activité professionnelle exclusivement maritime. La dégustation des produits proposés par l'exploitant constitue en ce sens un mode de mise sur le marché des produits issus principalement de l’exploitation sur laquelle se déroule cette activité.
L’activité de dégustation est considérée comme compatible avec les exigences de la loi littoral, et/ou des cahiers de charges des concessions de cultures marines, c’est-à-dire ne constitue pas de changement de destination si :
- cette activité reste complémentaire à l’activité principale de production et ne génère pas plus de 30 % des recettes tirées de l’activité principale et ne dépasse pas 50 000 € ;
- l’activité de dégustation est portée par l’entreprise conchylicole titulaire de l’agrément sanitaire ;
- les aménagements liés à l’activité de dégustation restent réversibles et soumis aux règles d’application du droit des sols et au cahier des charges des concessions de cultures marines
Les produits proposés à la dégustation sont des produits mentionnés dans le dossier d’agrément sanitaire de l’établissement agréé en tant que produits mis sur le marché par l’exploitation, à l'exclusion de tout autre produit. Une exception est admise pour des produits d'accompagnement : pain, beurre, sel, poivre, citron ainsi que sauces à l’échalote, mayonnaises et aïolis. De plus l'exploitant peut proposer des boissons des groupes I et II, le propriétaire de l’établissement étant titulaire d’une licence de 2e catégorie, dite "licence de boissons fermentées" (article L. 3331-2 du code de la santé publique) uniquement dans le cadre d’une consommation sur place, seulement à l’occasion des dégustations et comme accessoire de nourriture.
Des produits de substitution peuvent aussi être proposés, tels que crevettes cuites, bulots cuits, bigorneaux cuits, rillettes de crustacés, rillettes de poissons, rillettes de jambon, terrine de poissons, terrine de crustacés, surimi, poissons fumés.
Donc les plats de charcuterie, viande, poissons, fromages ne sont pas autorisés, ni des produits locaux non mentionnés dans ces listes.
Enfin, on peut regretter que le consommation d'huîtres en période estivale oblige à la culture d'huîtres triploïdes, ces dernières étant fortement contestées par les ostréiculteurs traditionnels ("les huîtres nées de la mer"). L'attrait d'un business complémentaire induit une exploitation à risque pour le futur de l'ostréiculture dans le Golfe.