Une petite histoire des deux communes
La commune de Baden a été peuplée dès le néolithique. De nombreuses traces de cette époque sont toujours visibles dont le dolmen de Toulvern.
Les romains ont également laissé leur marque. Une voie venant de Vannes, passant à Pompers, traversait la commune pour rejoindre Locmariaquer. On peut citer en outre un retranchement situé près de Locmiquel, des statuettes en terre blanche trouvées sous le dolmen de Toulvern, et des briques à rebords rencontrées à Toulindac, à Kergonano et ailleurs.
Les Bretons ont occupé ce pays dès le commencement du VIème siècle, et ils y ont maintenu leur langue jusqu'à nos jours. Presque tous les noms de villages sont bretons, comme par exemple Kergonano, Kerdelan, Kerplous, Toulvern, Guern, Trévrat, etc.
La période celtique a laissé sur ce sol des traces importantes. On trouve en effet un dolmen ruiné à Crafel ; un autre à Toulvern, fouillé par M. Bain ; un troisième au Couédic, fouillé par M. Hartney ; un quatrième dans l'île Réno, fouillé par M. de Closmadeuc ; un cinquième au Rohello, exploré par le même ; un sixième à Berder, fouillé par M. Dillon. Un dolmen, enfoui sous un grand galgal, dans l'île Longue, n'a été qu'imparfaitement ouvert, et mériterait d'être soigneusement fouillé. Enfin, le dolmen à galerie de Gavrinis, enfoui sous un galgal, et ouvert depuis longtemps, est sans contredit le plus intéressant de tous les dolmens du Morbihan, à cause de la variété et de la quantité de ses signes gravés.
Au Moustéran, en face de l'Ile-aux-Moines, on remarque quelques vestiges d'une construction, qui passe pour avoir été une chapelle de saint Gildas ; c'est là, dit-on, que se serait embarqué saint Bieuzy, blessé à mort et se rendant auprès de l'abbé de Rhuys. Il est très possible, en effet, que les moines aient eu ici un petit établissement, qui aurait été ruiné par les Normands du Xème siècle, et dont le souvenir serait resté dans le nom même du village de Moustéran.
Dès le XIIème siècle, il y avait à Gavriniz une chapelle et un établissement religieux, que la tradition attribue aux Moines rouges ou aux Templiers. Ce qui confirme l'existence d'un couvent en ce lieu, c'est que toutes les sépultures trouvées depuis autour de la chapelle, aujourd'hui ruinée, appartiennent exclusivement à dès hommes adultes. Les cercueils étaient en pierres plates, posées sur champ, et étaient accompagnés de vases à encens. C'est de là que provient un crucifix en cuivre, de style bizantin, remontant au moins au XIIème siècle. Au village de Toulvern se rencontrent d'autres ruines, que la tradition locale attribue aussi aux Moines rouges ; mais aucune fouille n'y a été pratiquée.
A l'époque féodale, Baden dépend de la seigneurie de Largouët et une vingtaine de manoirs se construisent sur tout le territoire.<:p>
En 1790, Baden devenait une commune, et durant la révolution, plusieurs habitants embrassèrent la cause chouanne. Baden et Larmor sont, semble-t-il, des démembrements de l'ancienne paroisse primitive de Plougoumelen.
Le territoire de Baden compte, sous l'Ancien Régime, près d'une vingtaine de seigneuries différentes mais seules quatre d'entre elles sont vraiment importantes : Lohac, Cardelan, Kergonano et Tréverat.
En 1924, Baden a dû se séparer de Larmor, située aux abords du Golfe, qui est alors devenu commune autonome.
Baden a une patrimoine très riche dû à son passé mais également à la grande étendue de son territoire (plus de 2300 hectares). Aujourd'hui Baden est une commune dynamique, développant de nombreuses activités touristiques, agricoles et ostréicoles.
Et d’après le site de la commune de Larmor Baden, une petite histoire de la naissance de la commune (temps forts, aux 19ème et 20ème siècles, par Aimé Le Berrigaud)
Au début du Second Empire, le village de Larmor était totalement dépendant de Baden, administrativement et religieusement. A l'époque, le problème était d'ailleurs essentiellement religieux: 10 km aller-retour pour assister aux offices, cela échauffe d'abord les pieds, puis la tête, et le saint homme qui présidait aux destinées de la cure ne voulait rien entendre !
Il y fut cependant contraint par un décret impérial de 1860 qui créait la paroisse de Larmor. Il faut dire que les larmoriens avaient un peu forcé le destin en plaidant leur cause le 15 août 1858 à Sainte-Anne d'Auray auprès de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie, à l'occasion de leur célébrissime voyage dans l'ouest. Eugénie, surtout, étant acquise à la cause de nos compatriotes. L'église de Larmor a été consacrée le 19 juillet 1880. Elle remplaçait une chapelle branlante situé à l'emplacement de l'actuelle boulangerie.
Entre temps, notre village avait bien changé, sous l'impulsion d'Arthur Dillon, qui achète, entre autres, l'île Berder, en 1878. Il transforme l'île en parc exotique avec manoir, chapelle néo-gothique et autres constructions qui ont défié les décennies jusqu'à nous. Amnistié en 1895 après sa condamnation pour participation à l'affaire Boulanger, il passera alors sur son île le "reste de son âge".
Un bonheur ne venant jamais seul, il trouva en son amie la duchesse d'Uzès un mécène qui le sauvera de la ruine en achetant ses possessions et en lui en laissant la jouissance.
Le tandem d'Uzès-Dillon achèvera d'insuffler à Larmor une tradition maritime, qui élargit peu à peu le fossé culturel qui la sépare de la rurale Baden. Chaque année, Arthur organise des régates qui drainent la bonne société, laquelle s'invite à bord du yacht Manuela.
En 1900, Arthur construira également la cale de Pen Lannic et l'hôtel des Îles, qui deviendra en 1911, après achat par l'Internationale Ouvrière, l'hôtel du Grand Air. Finalement, le décor que nous connaissons a été planté en moins d'un demi-siècle. Le centre des activités, qui se situait jusque là à Port Lagaden est maintenant à Pen Lannic.
Il ne restait plus qu'à institutionnaliser la situation. C'est chose faite le 15 mars 1924, lorsque le président Alexandre Millerand décrète la création de la commune de Larmor-Baden.
D'après les sites BretagneSite.com et infoBretagne.com
Voir ici un documentaire réalisé par l’associaition La La La maintenant dissoute, sur les 90 ans de la commune.