Qui êtes-vous donc M. Violo ?

Oui, qui êtes-vous ? Lorsqu’on surgit ainsi de nulle part dans le paysage larmorien la moindre des politesses est encore de se présenter. Mais vous ne vous en êtes pas embarrassé, vous contentant de déclarer dans la presse être « larmorien depuis des décennies ». Evidemment, puisque depuis des mois, les gens qui vous entourent (et vous forment) éructent que cet unique critère confère une légitimité à s’exprimer sur les dossiers du village, il fallait bien que vous commenciez par revendiquer un hypothétique enracinement sur la commune. Pour le reste nous n’en saurons donc pas davantage mais après tout, si l’on a débranché en haut lieu l’encombrant Christophe Guyomard pour vous introniser nouvel agitateur sur la commune, nous n’avons pas d’à priori et serions plutôt disposés à nous en réjouir. On jugera à l’usage. Reste que s’il s’agit de reprendre à votre compte sa petite rhétorique identitaire crasseuse, de verdir votre image à moindre frais et de nous ressasser, face caméra, des arguments éculés sur ce que vous considérez relever de la sauvegarde du patrimoine larmorien, je crains que vous connaissiez au final le même sort que votre illustre prédécesseur.

Justement, ce dimanche à Berder, où vous étiez venus pérorer devant les journalistes de France 3, eut été l’occasion de faire plus ample connaissance. Mais sitôt ficelé votre petit laïus, vous avez préféré vous éclipser à la sauvette plutôt que de vous salir en vous mêlant à la foule, ne serait-ce que pour venir vous présenter. M. Guyomard en son temps et en pareille circonstance avait opté pour la stratégie de la provocation permanente. On ne saurait donc vous reprocher d’avoir préféré vous planquer, mais on en attendait davantage de la part de quelqu’un qui ne cesser de prôner dans la presse les vertus du dialogue.

Sauf qu’en termes de dialogue, sans doute préférez-vous choisir des interlocuteurs de votre monde. Vous qui avez prospéré dans le secteur de l’immobilier à la tête d’un nombre incalculable de sociétés en région parisienne dont vous avez été pêle-mêle président, administrateur, gérant, liquidateur, on peut comprendre que vous préfériez vous entretenir avec MM. Giboire et Bertholom qu’avec un ramassis de « gauchistes ». Car c’est en l’espèce le premier fait d’armes que vous revendiquez pour annoncer la création de votre association : avoir renoué le dialogue entre ces deux-là pour parvenir à la réouverture du sentier de Berder. Triste blague. Vous aimez peut-être vous inventer des rôles mais je doute qu’ils aient eu besoin de votre entremise pour fomenter un énième coup fourré. M. Bertholom n’a pas attendu que vous descendiez des Yvelines pour concocter un permis de construire sur mesure à son ami. Ils ne vous ont pas davantage demandé votre avis lorsqu’ils ont orchestré la fermeture de Berder, privant l’île de ses amoureux à seules fins de prouver à leurs détracteurs le pouvoir de nuisance dont ils sont capables. Nous savions votre association aussi proche de la Mairie que la Mairie l’est du groupe Giboire, de là à vous offrir comme cadeau de naissance la résolution d’un problème qu’ils ont eux-mêmes créé, vous auriez tout de même pu faire une entrée plus discrète sur la scène publique qu’en vous livrant à pareilles pitreries.

Il faut dire que nous avons tout de même accueilli avec soulagement votre nomination en tant que nouvelle marionnette de l’équipe municipale. Nous avons volontiers versé quelques larmes en lisant votre appel désespéré à attirer à Larmor de jeunes familles. Et puis nous avons commencé à douter qu’une association qui compte dans son bureau un magnat de l’immobilier et un notaire veuille sincèrement s’attaquer à ce qui a fait leur fortune : la spéculation immobilière, véritable cancer de la commune. Surtout, il y a cette désagréable tendance au mimétisme avec votre prédécesseur dont vous semblez résolument marcher dans les pas. Nul besoin de vous rendre sur la propriété de M. Giboire pour tendre l’objectif de votre appareil sur les fissures qui lézardent la tour, M. Guyomard vous a précédé dès cet été, il dispose d’ailleurs d’une foisonnante photothèque sur le sujet. Autant si vous manquez d’inspiration, abstenez-vous de puiser dans son héritage, autant si vous aviez besoin de photos pour appuyer votre petite lubie patrimoniale, il vous suffisait de lui demander.

Hélas, rien de nouveau sur le fond mais peut-être sur la forme. Votre discours policé tranche avec la gouaille populiste de celui qui ne fréquente pas les salons parisiens mais on en arrivera peut-être à regretter son franc parlé face au cynisme de votre communication. A ce propos, le petit intermède vidéo dont vous nous gratifiez sur votre site fait froid dans le dos. Certes, on est à mille lieues des pathétiques séquences servies par M. Guyomard lorsqu’il s’improvisait chargé de communication du groupe Giboire, mais la façon dont vous détournez les propos de ce personnage au demeurant fort sympathique M. Joly, est un cas d’école de manipulation. Le ton est jovial, attachant, mais sous les coups de boutoirs de son interlocutrice qui se garde bien de révéler son identité, il en vient à servir bien malgré lui votre sinistre propagande. Précisons au passage que Monsieur Joly est Président du syndicat de la chaussée en béton et des aménagements, ancien directeur d’une entreprise spécialisée dans les bétons esthétiques (sans rire). Quelqu’un de votre monde donc, en plus aimable. Gageons que sa précieuse contribution lui vaudra peut-être le privilège de se voir confier la restauration du gois ou des parkings, façon « esthétique ».

M. Violo, nous saisissons mal encore ce que vous êtes venus faire dans ce merdier. Peut-être égayer votre paisible retraite larmorienne. Sans doute en prêtant allégeance à M. Bertholom ambitionnez-vous un jour d’occuper un poste éminent au sein de son équipe. M. Guyomard lui-même y est parvenu, sans se donner autant de peine, c’est dire…. Alors, ne vous fatiguez pas. Profitez plutôt de votre magnifique voilier qui consacre davantage votre carrière que vos talents de marin. Si nous laissons brailler la plupart de vos acolytes c'est que nous les considérons somme toute inofensifs. En revanche, nous ne laisserons rien passer aux prédateurs de votre espèce. Les « larmoriens depuis des décennies » veilleront à ce que vous ne façonniez pas la commune à l’image de votre monde.

La Rédaction