Sauvegarde de la tour mauresque de Berder : un amer, une borne géodésique

On connaissait l’intérêt patrimonial de la tour mauresque de l’île de Berder. Son rôle d’amer pour les marins est toujours présenté sur les cartes marines : pour entrer dans le golfe, alignement au 41° entre le Faucheur et la tour de Berder. Conclusion : la tour de Berder est bien un amer dont la pérennité est indispensable à la sécurité des marins.

La Tour s’est partiellement effondrée il y a près d’un an et le propriétaire de l’ile, malgré ses promesses faites par voie de presse, n’a pas sécurisé le bâtiment qui est ainsi laissé à l’abandon.

Le journal de Larmor & Baden révèle aujourd’hui, documents à l’appui, que la Tour Mauresque est équipée d’un point géodésique matérialisé, une borne soumise à un régime de protection particulier.

Le service de géodésie et de métrologie (SGM) entretient l’accès à la référence NGF–IGN 69 par son réseau de repères de nivellement (RN): si le support d’un RN (mur, socle, pilier, etc.) doit être détruit ou subir toute intervention qui peut modifier sa localisation exacte, il faut prévoir l’opération de dépose, repose et contacter l’ IGN afin d’assurer au mieux sa bonne conservation à moindre coût avant de procéder à tous travaux.

La loi numéro 43–374 du 6 juillet 1943 relative à l’exécution des travaux géodésique et cadastraux et à la conservation des signaux, bornes et repères de l’IGN énonce :
« la destruction, la détérioration ou le déplacement des signaux, bornes et repères donne lieu à l’application des dispositions de l’article 322–2 du code pénal. En outre, les dommages intérêts pouvant être dus éventuellement à l’État et aux autres collectivités prévues à l’article premier de la présente loi pourrons atteindre le montant des dépenses nécessitées par la reconstitution des éléments de signalisation, y compris celle afférentes aux opérations de géodésie, d’arpentage ou de nivellement qu’entraîne cette reconstitution.»

Cette situation est bien connue du nouveau propriétaire de l’île puisqu’elle est mentionnée à l’acte de vente par SODIBO ROCHER à l’OCDL Giboire le 24 mai 2016 en ces termes :
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«Par ailleurs, il résulte d’une lettre adressée par l’institut géographique national à l’association L’Armor en date du 21 mars 1988, qu’un point Géodésique existe depuis 1959 sur la propriété et est défini par une borne granite gravée IGN et un repère en bronze scellé sur la plate-forme de la tour. L’acquéreur reconnaît avoir connaissance de cette lettre par la copie qui lui en a été remise aujourd’hui »

Qu’attendent la municipalité de Larmor Baden et l’association Larmor Durable de Monsieur Violo qui se targue de se battre pour la sauvegarde du patrimoine et qui a ses entrées amicales dans le groupe Giboire pour s’emparer de cette question et exiger la restauration de la tour ?

Qu’attendent plus encore les Service de l’État pour rappeler le Groupe Giboire à ses devoirs ?